Les Cuivres invitent… en janvier 2019

Les Cuivres invitent… en janvier 2019

Le week-end du 26-27 janvier 2019, à l’Espace Madeleine Sologne à la Ferté St Aubin, les Cuivres invitent en concert : 

– Le Brass Band Val de Loire, le samedi 26 à 20h30,

– L’ensemble de percussions de la Ferté St Aubin et de St Jean le Blanc ainsi que la Compagnie des Cuivres de Sologne, le dimanche 27 à 15h30

Entrée libre.


La Solonaise : la Création de la Société

La Société musicale « LA SOLONAISE » est fondée en 1882 sous le patronage de l’administration municipale. Le Maire est le président d’honneur. La société est gérée par un Conseil d’administration dont, le plus souvent, les membres ne sont pas des musiciens. Dans ses statuts, la Société s’oblige à assurer la formation musicale de ses futurs membres et à produire quatre concerts par an (trois sur les places publiques en été et un en hiver au profit d’une oeuvre de bienfaisance). Ce nombre sera bientôt porté à 7 par an. Le Chef de Musique élu est Monsieur Paul Lecoeur et la présidence est confiée à Monsieur Joseph Maes.

En ces débuts les instruments de musique de la SOLONAISE sont, soit les instruments personnels des musiciens, soit les instruments donnés par la compagnie des Sapeurs-Pompiers, soit des instruments appartenant à la commune. Les instruments des Sapeurs-Pompiers avaient été, pour la plupart, acquis avec le fruit des amendes infligées aux sapeurs-pompiers ayant manqué d’exactitude dans les services commandés. Enfin, les instruments appartenant à la commune sont attribués en août 1883 à la SOLONAISE.

En contrepartie, en cas de dissolution, tous les instruments, le matériel et les objets fournis à la société, soit par la caisse sociale soit par la commune deviendront propriété de la ville.

La nouvelle société musicale est composée en grande partie d’adolescents, dont le départ au service militaire, s’il pose temporairement un problème d’effectif, est bénéfique à la Société : à leur retour de la musique régimentaire ces jeunes deviennent d’excellents musiciens.

La formation des jeunes élèves est confiée aux musiciens. Dans le but d’accélérer la formation des jeunes, une indemnité est versée à chaque musicien lorsque son élève est accepté sur les rangs. L’aptitude de l’élève musicien est jugée par le Chef de musique, le Sous-chef, un Comité spécial et le Professeur.

La vie de la société est réglementée par les statuts déposés en 1882, et par le règlement intérieur. Un Comité de surveillance veille à la stricte observation du règlement intérieur et inflige les amendes prévues pour chaque infraction.

La société musicale doit, sur ses propres ressources (dons, amendes, cotisations des membres honoraires) financer ses participations aux festivals et concours, acheter ses instruments et partitions et subventionner le « copiste » dont la lourde tâche est de recopier les morceaux et d’élaborer les affiches des concerts.

La Vie de la Société

Dès ses débuts, LA SOLONAISE manifeste le désir de se produire « extra-muros ». La première participation à une festivité extérieure aura lieu en 1882 lors du Comice agricole de Lamotte-Beuvron.

En 1884, après une préparation assidue (répétitions quotidiennes) LA SOLONAISE se présente au festival de Jargeau organisé à l’occasion de l’inauguration de la nouvelle halle, le 14 avril, puis au concours d’Orléans, le 8 juin.

Après leur participation au festival de Jargeau et au concours d’Orléans, les musiciens regrettent que la société ne possède pas de bannière et que les accompagnants ne puissent arborer l’insigne de la société. Les ressources sont malheureusement insuffisantes pour permettre l‘acquisition de la bannière. Elle est offerte par de généreux donateurs le 22 juin 1884. L’étude de l’insigne de la SOLONAISE est confiée à Monsieur Davoust.

Cette même année, sévissait dans le sud de la France, une grave épidémie de choléra faisant de très nombreuses victimes. « Vu les misères éprouvées par les survivants et, suivant l’exemple donné par un grands nombre de sociétés, qui se sont empressées d’apporter leur obole dans le but d’alléger les souffrances de ces malheureuses populations, la SOLONAISE organise un concert vocal et instrumental au profit des victimes du choléra.

En 1885, LA SOLONAISE, « persuadée que la bonne population de la Ferté Saint-Aubin s’associera toute entière à cette manifestation patriotique au profit de nos blessés au Tonkin » organise un bal sous la halle. Voici les dispositions proposées par le Président pour cette manifestation : (1) « Construction dans le fond de la salle et sur un espace de 4 mètres d’une estrade sur laquelle seront disposés des gradins en amphithéâtre pour recevoir l’orchestre ; de chaque côté sera disposé un buffet, l’un pour les dames où les rafraichissements seront offerts, l’autre pour les messieurs qui sera payant. Pour éviter que les danseurs ne soient inquiétés, le service des buffets se fera par les annexes ».

Les cartes d’entrée étaient de 3 catégories :
Carte donnant droit à un cavalier
Carte pour un cavalier et sa dame
Carte pour un ménage et ses enfants
En 1887, à l’occasion de la 500e représentation de Faust de Gounod à l’Académie Nationale de Musique, la SOLONAISE envoie un télégramme de félicitations à Gounod « immortel Maestro dont la lyre n’a jamais célébré que le beau et le bien ». La SOLONAISE souhaite en même temps que « l’enthousiasme des enfants de France fasse tressaillir les cendres de Wagner ».

Fidèle à son objectif, LA SOLONAISE participe chaque année, malgré ses difficultés de financement, à un concours. Le scénario est presque toujours le suivant. Le Chef de musique propose la participation à un concours afin de stimuler les musiciens. Le Conseil d’administration n’ayant pas les moyens de financement, il est fait appel à la générosité des musiciens et, lorsque ce n’est pas suffisant, une souscription est ouverte auprès des membres honoraires. Et chaque fois, LA SOLONAISE part en concours pour affronter les épreuves de lectures à vue, de solo et d’exécution d’un morceau imposé. Tous les déplacements sont effectués par chemin de fer. Au rythme de pas redoublés, LA SOLONAISE se dirige vers la gare. Puis, après une journée d’épreuve c’est le retour vers la Ferté. Une foule nombreuse attend alors les musiciens en gare.

En 1889, le Président, Monsieur Jean Maes, donne sa démission. Il est remplacé par Monsieur Davoust dont la présidence sera de courte durée. Monsieur Davoust meurt prématurément à l’âge de 45 ans, en 1890.

Monsieur Bossange devient alors le Président et le restera jusqu’en 1912. Il devra intervenir en 1891 pour régler un conflit entre LA SOLONAISE et la Société des Auteurs Compositeurs et Editeurs de Musique (LA SOLONAISE avait participé sans autorisation préalable à une cavalcade et à la fête de la gare). Une convention annuelle renouvelable tous les cinq ans est conclue. Elle stipule que LA SOLONAISE paiera une cotisation annuelle et une redevance fixe pour chaque concert, exécution musicale, représentation dite spectacle, concert ou bal payant. De plus un prélèvement de 3% sur les recettes brutes sera versé à la SACEM.

Cette même année, le Président regrette que le concert annuel donné au profit des œuvres de bienfaisance n’ait pas été offert aux Fertésiens depuis 1888. Il demande donc que LA SOLONAISE assure cette obligation statutaire. Les profits de ces manifestations sont légués au bureau de bienfaisance de la ville, à la caisse des écoles, et aux pauvres des deux paroisses de la Ferté-Saint-Aubin.

(1) Archives de l’HARMONIE MUNICIPALE
(2) République du Centre de décembre 1969
(3) Bulletin Municipal de juillet 1976
(4) Bulletin Municipal de juillet 1981

La société participe à la vie communale

En 1891, Monsieur Lecoeur propose un renouvellement de l’uniforme afin que la présentation de LA SOLONAISE aux divers concours soit améliorée. Il est décidé d’équiper les musiciens d’un dolman et d’un képi à plumet. Les musiciens achèteront de leurs deniers le pantalon de l’uniforme que la caisse de LA SOLONAISE ne peut offrir.

Les musiciens se trouvent donc habillés avec un uniforme semblable à ceux des sociétés voisines. Cet uniforme comporte :

« un dolman avec tresses plates et brandebourgs troupe, lyre brodée or demi-fin avec des boutons musiciens type troupe, col pareil au drap du dolman, pattes d’épaules cousues avec deux boutons, celle de gauche non consue ».

« un képi forme raide, à la volonté des musiciens, lyre brodée or fin, en beau drap de la couleur du dolman, soutache pareille au collet, jugulaire avec 2 boutons grelots, et plumet en rapport avec la couleur du col, pareil à celui de la lyre giennoise ». (1)

En 1892, le Président propose de compléter la décoration de la bannière qui ne comporte que la légende FIRMITAS (fermeté et courage) en y adjoignant « les armoiries des illustres personnages qui se sont succédé dans son château médiéval » (1). Cependant les frais occasionnés par l’acquisition des nouveaux uniformes ne permettent pas de donner suite à ce projet.

Le 21 août 1892, le Président de LA SOLONAISE organise un grand festival concours dans le cadre du Comice Agricole organisé par la Municipalité.

Voici quelques échos de cette manifestation laissés par le secrétaire Monsieur Bazin.

« Ma voix est impuissante pour vous édifier sur l’impression ressentie par les nombreux spectateurs et que pourrais-je ajouter aux éloges insérés dans tous les journaux de la région : arcs de triomphe élevés avec goût par tous nos concitoyens, décorations splendides, illuminations féériques, tel fut le bilan de ces journées mémorables ; mais il me sera permis d’ajouter que le concours musical a été comme le clou de la fête ». (1)

Le 25 décembre 1892, le Conseil d’administration se réunit à la mairie. Au cours de cette séance Monsieur Bossange expose que :

« depuis la création de LA SOLONAISE, les membres exécutants s’inspirant des anciennes traditions du 1er janvier se sont réunis chaque année pour rendre les honneurs à la Municipalité, à leur Conseil d’administration et à la Compagnie des Sapeurs-Pompiers. Cet acte de politesse n’ayant pas été défini dans le règlement, le Conseil d’administration, sur proposition de son Président, limite l’ordre des préséances à une aubade » :

1° – à la Mairie en l’honneur de M.le maire, Président d’honneur ou à l’un de ses adjoints par délégation

2° – à M. le Président de la Société en cas d’absence au Vice-Président ou au plus âgé des membres du Conseil d’administration

3° – au Capitaine des pompiers et en cas d’empêchement au plus gradé de la compagnie. (1)

En 1893, LA SOLONAISE s’associe au deuil national qui est décrété après le décès de Charles Gounod. Le Président transmet au nom de LA SOLONAISE un télégramme de condoléances à Monsieur Gounod fils.

Le 9 avril 1893, LA SOLONAISE prête son « concours le plus dévoué à la réception offerte à Saint-Aubin et à la Ferté » à Monseigneur Laroche, enfant du pays, curé de St Aubin, promu Evêque de Nantes. Précédant le cortège officiel, LA SOLONAISE se fait remarquer par l’exécution d’une marche pontificale composée par Monsieur l’Abbé Lhuillier.

Jusqu’à ce jour, les invitations aux concerts offerts par LA SOLONAISE, sur les différentes places de La Ferté-Saint-Aubin, n’étaient envoyées qu’aux sociétaires du sexe masculin (on entend par sociétaire les membres honoraires aussi bien que les membres exécutants). Lors de sa délibération du 24 août, sur demande de Monsieur le Président, le Conseil d’administration décide que les invitations seront envoyées aux sociétaires sans distinction de sexe.

Chaque automne, la musique est à l’honneur.

Les fêtes de Sainte-Barbe et Sainte-Cécile sont organisées soit par la Compagnie des Sapeurs-pompiers, soit par LA SOLONAISE. L’organisation de la cérémonie décidée par le Conseil d’administration prévoit :

* une messe solennelle en l’église de Saint-Aubin avec le concours de LA SOLONAISE. La Compagnie des pompiers autorisée par le règlement assiste au service religieux.

* en début d’après-midi, revue des pompiers par M.le Maire avec la participation de LA SOLONAISE.

* à l’issue de la revue des pompiers ; concert de LA SOLONAISE sur la place de la halle.

* en fin d’après-midi, grand banquet par souscription. Les invitations à ce banquet sont adressées, par les soins du secrétaire, aux membres honoraires et exécutants ainsi qu’aux administrateurs municipaux et aux pompiers.

(1) Archives de l’HARMONIE MUNICIPALE
(2) République du Centre de décembre 1969
(3) Bulletin Municipal de juillet 1976
(4) Bulletin Municipal de juillet 1981